Mercredi musical en comics : Surfing With Satch

26 mars 2014

Mercredi musical en comics : Surfing With Satch

(Reprise du billet du 17 juillet 2013, dont les vidéos avaient disparu)

Il est des artistes comme ça qui affichent depuis longtemps leurs influences les moins évidentes, et Joe Satriani n'est pas le moindre.

Né en 1956, l'américain Joe Satriani fait partie du panthéon des véritables guitar heroes (et il figure aussi très logiquement dans la gamme de jeux vidéo Guitar Hero) et poursuit une carrière triomphale depuis 1986 avec son premier album solo, Not of this Earth - après avoir enseigné la guitare à de futurs grands noms, comme Steve Vai, Kirk Hammet (Metallica) ou encore Alex Skolnick. On remarque déjà sur cet album qu'il essaie de retranscrire des ambiances diverses et variées en utilisant sa guitare.

Mais si ce premier LP est déjà encourageant, c'est l'année suivante que viendra la consécration, avec la sortie de son opus le plus célèbre : Surfing with the alien.

Tout amateur de comics aura bien sûr reconnu le célèbre Silver Surfer, création de Stan Lee et Jack Kirby, qui est ici dessiné par John Byrne. Cette illustration est tirée du Silver Surfer #1 de 1982, et sans l'autorisation de l'auteur (celle de Marvel Comics, elle, a bien été donnée). Et c'est donc avec le morceau homonyme, truffé d'arrangements rapides et évoquant quelque peu le cosmos, que commence l'aventure commune de la sentinelle cosmique et du virtuose qui ne tardera pas à adopter la même coiffure.

Dès 1989, Satch retrouve Norrin Radd dans un nouvel instrumental au rythme endiablé sur l'album Flying in a blue dream, avec le morceau Back to Shalla-Bal. Il faut croire cependant que le musicien a décidé d'autoriser son idole argentée à prendre du repos, puisqu'on ne le retrouvera qu'à la fin du siècle...

En 2000 sort un nouvel opus de Joe Satriani (qui aura entretemps tourné avec Deep Purple et avec son G3, joué avec Mick Jagger, Blue Öyster Cult et Alice Cooper, et dont plusieurs morceaux se retrouveront sur diverses bandes musicales de films, séries et émissions de télévision - voire même dans certains JT de France !) nommé Engines of creation. Un nom qui n'est vraiment pas usurpé, car le six-cordiste expérimente avec l'électronique pour un résultat novateur et unique - malheureusement boudé par le public. Fort de ce nouveau son, Joe Satriani offre une dernière cavalcade cosmique au Surfer, avec un morceau en deux parties : The Power Cosmic 2000.

Depuis, le Surfer a eu droit à une succession de séries et mini-séries au succès restreint, avant d'être remis en selle grâce au maxi-crossover Annihilation. Ces revers de fortune ne reflètent pas ceux de son grand fan qui, lui, garde le succès avec six nouveaux albums solo depuis 2002 (sans compter les albums en public et ceux sortis avec le G3) et deviendra le guitariste du supergroupe Chickenfoot avec Sammy Hagar et Michael Anthony de Van Halen, ainsi que Chad Smith de Red Hot Chili Peppers.

On regrettera cependant que le Surfer n'ait plus une place prépondérante aussi bien chez Marvel que chez Joe Satriani, et que si ce dernier continue de lui rendre hommage en interprétant Surfing with the alien sur scène à chaque concert, il est dommage qu'aucun producteur n'ait pensé à associer officiellement la musique et le personnage (Les 4 Fantastiques et le Surfer d'Argent aurait bien gagné à avoir un peu plus d'énergie guitaristique, par exemple). Mais l'un comme l'autre sont loin de raccrocher les gants, alors on peut toujours espérer...

Et petit cadeau bonus : la version démo de The Power Cosmic, datée de 1987 et exhumée grâce à la magie du net !