Vestron l'interview !!!

C'est avec un immense honneur que Comixheroes a la joie d'accueillir Fred de Vestron pour une interview exclusive.

Voici donc quelques infos très intéressantes concernant l'éditeur français au catalogue très geekspirit.

Vous êtes installé ? C'est parti.

1 - Bonjour Fred, tout d’abord pouvez-vous présenter (bio, parcours et influences comics) et présenter Vestron Comics ?

J'étais gamin dans les 80's, j'ai donc grandit entouré de trucs cool comme Goldorak, Terminator, Alien, Ghostbusters, Rambo, RoboCop, G.I. Joe, M.A.S.K., Cops, Silverhawks... et je lis des comics depuis trèèèès longtemps, en v.o. 

J'ai commencé à en publier en français en 2004 avec un premier label que j'ai mis de côté en 2009. J'ai repris 5 ans plus tard avec Wetta, qui publie des grands formats cartonnés, et créé Vestron en 2019 pour ouvrir le catalogue aux librairies avec des softcovers (mon premier amour, les paperbacks US...). Les débuts ont été assez fulgurants et Vestron s'est fait une place pour grandir depuis...

2 - Comment définissez-vous votre ligne éditoriale et quels titres composent votre catalogue ?

J'y mets ce que j'aime. Je choisis une 'franchise' par rapport à mes goûts persos (c'est donc forcément et principalement lié aux 80's/90's), et je sélectionne les meilleures mini-séries produites sur le thème. De là, je construis une logique-- un cheminement pour le lecteur-- qui lui permet de découvrir un univers étendu qui prolonge ce qu'on connaît par les films ou les dessins-animés qui ont servi de matériel de base. 

3 - Outre votre catalogue axé sur les licences ciné et télé qui sentent bon le "Geekspirit", une de vos particularités est votre format. Pouvez-

vous nous le présenter et nous expliquer ce choix ?

J'ai connu les comics par les paperbacks US, j'y suis habitué et attaché. C'est pratique, plus qu'une couverture rigide qui correspond plus à un livre d'art qu'on ouvre cérémonieusement (ou de cuisine... ou pour enfant...). Le souple invite plus à la lecture, et devrait rester -à mon sens- la norme pour des séries de comics. J'aime son aspect, j'aime voir mes books s'user comme des pockets qu'on a lu et relu, prêté, parfois maltraité, laissé traîner...  plus ils prennent plus ils ont du charme, ils sont "vivants". Je ne sais pas d'où ça me vient, probablement encore des souvenirs d'enfance... En tout cas je ne suis pas fan des couvertures rigides, qui ont un côté plus aseptisé, qu'on doit conserver intactes dans des bibliothèques. J'en fait aussi avec Wetta... mais c'est justement sur des albums qui sont faits pour être collectionnés intactes et qu'on ne sort qu'une fois par an... J'ai fait le choix de conserver ce format souple pour Vestron principalement pour cette raison, cet attachement à mes premières 'sensations' avec les comics US.  

4 - Vous venez d’annoncer que votre "petite entreprise" connaissez un réel succès. Vous avez également teasé de nouveaux titres. Que pouvez-vous nous dire sur les titres ou sur la ligne éditoriale à venir ?

Je ne peux pas faire de grosses révélations pour ne pas éveiller la méfiance d'autres éditeurs, d'autant que je suis constamment en quête de titres... Je peux juste confirmer certaines choses comme les arrivées de Godzilla, The Crow, Power Rangers et de plusieurs albums sur les Tortues Ninja chez Vestron. Mais c'est vrai que Vestron, peut-être justement grâce à ce qui pourrait être un handicap pour d'autres (format différent, titres 'over the top', licences à dominante old-school...), connaît un joli succès qui grandit de sorties en sorties. Vestron sera peut-être copié un jour ou l'autre, on remarque d'ailleurs une légère 'résurgence' du souple, dans une format similaire, chez certains éditeurs plus gros... mais il aura été le premier à faire le truc, son truc, et à assumer et défendre ce format qui avait été abandonné et renié...

5 - Est-il possible d'imaginer Vestron produisant des créations originales "comics", que ça soit par des équipes françaises ou autre ?

Non, la production est un système différent qu'on ne maîtrise pas. De plus, Vestron reste un petit label : si les ventes de comics sous licences sont dans la moyenne haute de ce qu'on a d'habitude sur le marché français, ces mêmes chiffres de vente seraient insuffisants pour une production 'maison', l'auteur gagnerait trop peu pour son travail. Un auteur français doit se tourner vers un grand éditeur national qui donnera bien plus de chances à son travail d'être reconnu et apprécié, ou s'auto-éditer en profitant des systèmes directs comme le financement participatif pour faire imprimer un album.

Un grand merci pour vos réponses et rdv prochainement sur Comixheroes pour suivre les productions Vestron et un nouveau défi illustré.