Mercredi, c'est nostalgie : les nouvelles aventures de Spider-Man

26 juin 2013

Mercredi, c'est nostalgie : les nouvelles aventures de Spider-Man

Remontons d'emblée les choses en perspective : je sais que cette série est récente (2003) et controversée, mais bon, il me paraît intéressant de la redécouvrir après une décennie qui a vu passer depuis trois films et deux nouvelles séries animées.

Nous sommes donc au début du siècle, et après une éphémère série animée nommée Spider-Man Unlimited (1999-2001) qui n'est pas restée dans les annales, il est question d'adapter le comic-book Ultimate Spider-Man sur le petit écran, et Brian Michael Bendis (le scénariste dudit comic) est engagé comme producteur. Mais face au succès monumental du film Spider-Man de Sam Raimi en 2002, Sony décide finalement de se raccorder à cet univers-ci.

Nous retrouvons donc notre héros, en compagnie de ses amis MJ et Harry, dans l'état où on l'avait laissé à la fin du film de 2002. Mais si les personnages sont fidèles à eux-mêmes, on ne peut que remarquer un certain changement cosmétique...

Car oui, la ressemblance avec les acteurs n'est pas de mise, et l'atemporalité façon Sam Raimi n'a plus cours. On est plongé dans le New York des années 2000, en images de synthèse utilisant le cel-shading (ce qui donne un aspect plus "dessiné" aux personnages), et avec un ton qui évoque plus les comics de Bendis que ceux de Stan Lee. De plus, la série s'adresse en priorité à un public adolescent, ce qui n'est pas le cas des autres adaptations animées. Les relations entre les personnages sont très bien traitées (Harry face à la mort de son père, Peter et MJ jouant à "Je t'aime, moi non plus", les répercussions sur la vie sociale des personnages...), et les prouesses de Spider-Man n'ont jamais été aussi spectaculaires : l'animation est souple et l'immersion du balancement au bout de la toile est totale.

Vocalement, c'est un festival, puisque Peter Parker n'est autre que Neil Patrick Harris, secondé par des pointures comme Rob Zombie, Clancy Brown, Tara Strong, Ethan Embry, Michael Clarke Duncan, James Marsters et Stan Lee ! Si l'on ne retrouve évidemment pas ces invités prestigieux dans la version française, le doublage y est toutefois de très bonne facture. Bon, musicalement parlant, la partition ne confine pas au génie et les thèmes électro-techno tournent vite en rond, mais ce n'est qu'une opinion.

Toujours est-il qu'en dépit de scénarios matures et d'une animation soignée, le public ne suit pas trop. Une des raisons principalement évoquées est l'absence de nombreux personnages récurrents des comics, notamment chez les vilains : on retrouve bien le Lézard, Electro, Kraven et le Caïd, mais ça ne fait pas beaucoup sur 13 épisodes. C'est le revers du choix de Sony qui, à vouloir utiliser la continuité des films, doit se résoudre à ne pas se mettre en porte-à-faux avec les scénarios de Sam Raimi. A défaut de grives, on mange des merles, et à part Indy, personnage complètement original, on a donc les Pterodax, Talon ou encore Shikata. Si on ajoute à ça que la technologie des images de synthèse est coûteuse et impose des limitations techniques (les cheveux et les vêtements sont très durs à animer), on comprend mieux pourquoi MTV n'a pas renouvelé le programme pour une deuxième saison, laissant le téléspectateur sur sa faim, car le final est complètement ouvert (et évidemment laissé de côté par les films).

On a donc une seule et unique saison de 13 épisodes avec une ligne de produits dérivés qui ne semblent pas avoir traversé l'Atlantique. Il est à noter que question diffusion, la série a débuté en juillet 2003 aux USA et le 6 septembre de la même année sur France 3, et qu'un double DVD propose en zone 2 les 13 épisodes en VO et en VF, avec aussi plein de bonus très instructifs qui raviront les fans.

Bref, une série qui mérite d'être redécouverte.