Ce n'était qu'un rêve chap. 2
Vous l'aurez compris, voici la suite du script signé Fioutch...
Sans perdre un instant, je déposai
le sac dans le couloir de l’entrée et alla me changer pour sortir discrètement
afin de les surprendre.
« Et bien les enfants, on
s’amuse à jouer aux docteurs ? » leur dis-je, tout en tentant de ne pas
rire de mon idiotie.
Des gamins normaux auraient
décampé en vitesse dans les jupes de leurs mères. Le problème, c’est que
ceux-là n’avaient rien d’ordinaires, sauf si on trouvait habituel de voir trois
enfants vous regarder, des morceaux de pigeon entre les dents, tout en étant
dans un état de décomposition avancé.
Tout en me fixant, les trois
rejetons, enfin ce qu’il en restait, passèrent délicatement leur langue noire
sur leurs lèvres et me dirent :
« Oh chouette, de la
viande d’araignée... A table ! » firent-ils en chœur.
Mon sens d’araignée m’avertit, me
permettant de bondir avant que l’un d’entre eux n’attrapa avec ses dents l’une de mes cuisses.
« Doucement les enfants. »
fis-je, suspendu à un lampadaire.
« C’est pas du jeu ! On
a faim, alors descends !
- On vous a jamais appris les
bonnes manières ? » demandai-je tout en les engluant avec ma toile.
Après les avoir empaquetés, je
descendis de mon lampadaire. A ce moment, une chose me sauta au visage. D’un
geste, je le jetai sur le sol et vit qu’il s’agissait de la même boule de poil
que j’avais cru mort sur mon perron.
Quelle horreur… Sa tête ne
tenait plus qu’à un petit morceau de peau et ses entrailles traînaient sur le
sol...
« Mais que se passe t-il
ici ? C’est pour un film d’horreur ou quoi ? » Et en effet, on se
saurait cru dans un film, surtout lorsqu’une horde de zombies sortirent de mon
immeuble pour me foncer dessus !
Les corps volaient en éclats,
comme du pop-corn. Dire que j’étais en train de démembrer mes voisins, ceux
avec qui j’avais l’habitude de discuter, qui étaient à présent en train d’essayer
de me dévorer vivant.
Au bout de quelques minutes, je
parvins à en éliminer assez pour m’extraire et allait me hisser à un immeuble. J’étais
suffisamment haut pour être en sécurité, ce qui me permit d’avoir une vue de
l’ensemble de la ville, qui était littéralement à feu et à sang.
Que s’était-il passé ? Tandis
que je me balançai de toile en toile, je ne voyais que des corps en
décomposition, qui se dévoraient entre eux ou qui tentaient de faire de moi
leur festin.
La situation était déjà très
étrange, mais voilà que tout d’un coup, je me trouvai en costume de soirée puis,
quelques secondes plus tard, j’étais assis dans une salle de spectacle. Elle ne
m’était pas inconnue, puisqu’il s’agissait du théâtre où Mary Jane jouait sa
nouvelle pièce.
A ce moment, le rideau se leva
et je la vis. J’oubliais complètement la façon étrange dont je m’étais retrouvé
ici.
Malheureusement, mon répit fut
de courte de durée lorsque je vis que les acteurs n’avaient pas l’air
d’interpréter des courtisans, vu leurs corps déchiquetés. De plus, ils se
mirent à se jeter sur Mary Jane.
Je m’apprêtai à intervenir lorsque
je m’aperçu que le public était également amateur de chair fraîche et plus
précisément de la mienne. Les corps s’amassaient sur moi, et je tombai, comme
attiré dans un gouffre sans fond, tandis que Mary Jane criait à l’aide.
Je senti alors une main sur mon
épaule :
« Allons Peter, réveille-toi,
on doit aller manger avec tante May ce soir. »
« Comment ? »
dis-je en ouvrant et en découvrant le visage angélique de MJ. Je m’aperçus
rapidement que mon aventure n’était qu’un simple cauchemar. Il m’avait pourtant
paru si réel. J’en avais d’ailleurs des sueurs froides.
Bref, ça n’avait pas grandes
importances. Je m’habillai rapidement et quelques minutes plus tard, j’étais
avec MJ sur la route du restaurant où devait déjà nous attendre tante May. Tout
d’un coup, j’entendis un bruit derrière nous, qui me fit sursauter.
« Qui y a t-il Peter ?
On dirait que tu as vu un fantôme. ?
- Ce n’est rien chéri, juste un
mauvais rêve… »
Tandis que nos deux tourtereaux s’éloignaient, oubliant ce qui les entourait, des yeux jaunes vifs se dessinaient près de la benne de l’appartement du couple. Elle appartenait à un chat, noir, qui se léchait innocemment les pattes après avoir dévoré une énième souris. On entendit alors un miaulement à vous arracher le cœur, qui déchira le ciel, laissant place à une lune rouge sang.
C’est
ainsi que s’achève ce récit qui, je l’espère, vous aura donné quelques
frayeurs, sans pour autant vous dégoûter de l’envie de vous promener durant les
nuits de pleine lune. Après tout, ce n’était qu’une histoire, n’est-ce
pas ?
Quant
à moi, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne nuit et un...
Joyeux Halloween !
Pas mal du tout mon Fioutch !!!
L'écriture et le récit sont très agréable, j'avoue que j'aurais aimé une fin un peu plis ambigüe, genre avec "le chat qui dévorait une souris, alors que ses entrailles touchaient le sol" ou un truc dans ce genre...
En tous cas, c'est très bon !